[actu] Burkina-Faso : La justice et le CNT réticents à légiférer sur l’homosexualité

 

 

La reconnaissance des « droits » des homosexuels occupe une place importante dans les critères de financement  de la grande majorité des projets et programmes des pays en développement comme le Burkina Faso. Dans le volet lutte contre le VIH/SIDA, les partenaires financiers exigent la prise en charge des personnes homosexuelles. Même si les pressions internes (religieuses, coutumières et parfois politiques) entravent  l’instauration de la loi, elles ne prennent  pas en compte le silence de la loi qui est en réalité, une autorisation. Au Burkina Faso, il n’existe aucune loi qui interdit ou autorise l’homosexualité. Une « tolérance » qui a permis au réseau des jeunes  LGBTQ (Lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels, Queer) d’Afrique de l’Ouest dont le siège est à  Ouagadougou, depuis 2012, de travailler pour un environnement favorable quant au respect et à la protection des droits humains des personnes homosexuelles. Le code pénal en adoption actuellement a mentionné les minorités sexuelles. L’évolution des choses pourrait faciliter la reconnaissance des droits des homosexuels avant la fin de la Transition malgré l’opposition d’un grand nombre de magistrats. Arrêt sur une « pratique étrangère»  qui veut être reconnue légalement comme un « droit de l’homme »  respectant le principe de la « vie privée des hommes » et qui provoque des migraines chez des magistrats, hommes politiques, leaders associatifs, coutumiers et religieux du Burkina.

 

 

 

 

 

 

 

 

S’il y a un sujet qui crée des controverses, voire des frustrations dans bon nombre de pays africains, c’est bien l’homosexualité. Des coutumiers, aux religieux en passant par  les hommes de droit et certains leaders politiques, l’homosexualité est un sujet « hostile », « anti culturel » et « anti religieux ». Les hommes politiques savent qu’évoquer « le droit » des homosexuels lors d’une campagne électorale est synonyme d’échec assuré en Afrique. Conséquence, les législations sont muettes voire superflues dans plusieurs pays. Au Burkina Faso, la législation actuelle ne fait pas mention de l’homosexualité. Pourtant,  ce silence de la loi veut dire en réalité que l’homosexualité est autorisée au Burkina Faso.  «En droit,  ce qui n’est pas interdit est autorisé », soutient un cadre du ministère de la Justice. En d’autres termes, personne ne peut poursuivre quelqu’un sur le sol burkinabè parce qu’il est homosexuel.  Ce qui est une aubaine pour cette couche de notre société.

C’est du même coup, ce qui a poussé le réseau à s’installer au Burkina Faso. Ils étaient déjà près de 600 parmi lesquels on dénombrait 411 Burkinabè de souche en 2012 dont 110  étudiants selon une étude structurelle menée par le QYAN, qui précise d’ailleurs que ce nombre est loin d’être juste. La question se pose  dès lors de savoir s’il  faut parler de « droit » des homosexuels en  Afrique. Méritent-ils d’être protégés? Comment parvenir à  trouver un remède à ce « fléau », vue par certains comme une « nouvelle forme de colonisation », « une déperdition humaine », « un droit d’existence »,  ou simplement des aléas du développement et de la démocratie ? D’aucuns pensent qu’il ne faut même pas en parler. Pour eux, parler de l’homosexualité, c’est la considérer, c’est créer des débats et des frustrations inutiles. Pourtant, des centaines d’enfants du pays des Hommes intègres y trouvent « leur bonheur ».

Il faudrait donc en parler au moment même où le débat fait rage au niveau de la justice. Tout commence à partir de la conférence de presse, organisée par le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) sur le bilan 2014 de la SCADD. Lors de ladite conférence, le traitement sérologique des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes revient sur la table. Un homme que nous tairons le nom, se présente comme étant un spécialiste des questions de l’homosexualité. Il affirme que le siège ouest -africain de la promotion des droits des homosexuels se trouve à Ouagadougou, depuis 2011.

Les animateurs de la conférence précise que les courbes des personnes vivant avec le VIH/SIDA pourraient fléchir s’il n’y a pas une prise en compte des personnes homosexuelles qui sont la plupart des bisexuels (hétérosexuels et homosexuels). Quelques jours après, nous entendons que le code pénal actuel est  en révision avec une probabilité élevée que la question de l’homosexualité soit débattue.

La réticence des membres du CNT

Dans l’histoire récente du droit des homosexuels au Burkina Faso, on retient que le président du parti PAREN, Tahirou Barry, a déposé quatre propositions de loi dans le but d’interdire l’homosexualité au Burkina. « Ces propositions n’ont même pas franchi la porte du bureau du président du CNT », nous indique un membre du CNT sous anonymat.   Le président du PAREN nous le confirmera plus tard. Le motif utilisé par le président du CNT, Shériff Sy, « ce n’est pas une priorité pour le moment», nous explique Tahirou Barry.

Selon lui, le PAREN « n’acceptera jamais » que l’homosexualité soit reconnue au Burkina. « On ne va pas laisser notre société revenir à l’état d’animosité », promet-il. Selon certaines indiscrétions, le président du CNT aurait subi des pressions extérieures après l’introduction de la proposition de loi qui « serait votée à l’unanimité sans aucun doute », nous explique un membre du CNT. Quelques jours après le dépôt, l’ambassadeur des Etats- Unis qui était de passage au CNT en aurait profité pour aborder le sujet sur l’introduction de la loi par le PAREN.

La législation sur les  homosexuels divise

Pendant ce temps, le nouveau code pénal en relecture divise les magistrats. A l’atelier de validation du nouveau code, les partenaires ont voulu que la loi pénale qui sera en vigueur désormais « favorise l’homosexualité et sanctionne les discriminations à l’encontre des homosexuels », nous indique, un cadre du ministère de la Justice. Une volonté farouchement rejetée par la grande majorité des hommes de droit qui sont chargés de relire le code, assure-t-il. Par ailleurs, il retiendra « la discrimination fondée sur le sexe », dit-il.

Ce qui veut dire que « la nouvelle loi qui sera adoptée ne permet pas de poursuivre quelqu’un parce qu’il est homosexuel », confie-t-il. Donc, l’homosexualité est permise aujourd’hui et sera permise demain au Burkina suivant le principe judiciaire selon lequel, « ce qui n’est pas interdit, est permis ». Au Burkina Faso, la loi n’autorise le mariage qu’entre «deux personnes de sexes différents ». Ce qui sous-entend qu’aucun officier civil ne peut célébrer un mariage homosexuel au Burkina Faso. Ce qui est certain, c’est que le code actuel va citer clairement l’homosexualité pour la première fois. Ce qui serait une avancée notable pour les défenseurs des droits des homosexuels.

Pour ces derniers, il s’agit d’une question de droits humains et de vie privée de personnes. Il faut donc les protéger et les réguler selon eux. Ils ont donc infiltré des participants au niveau de l’atelier de validation du code pénal pour influencer l’adoption, nous confie un magistrat présent à l’atelier de validation du nouveau code pénal. Ce que Mariam Sako, fondatrice du réseau LGBTI rejette en bloc « Ceci est une affirmation très dangereuse et fausse. L’atelier de validation était une affaire entre les magistrats et le ministère de la Justice, donc pas ouvert au public ». Une chose est sure, le code n’est pas adopté pour l’instant, mais il a été validé au niveau de l’atelier.

Selon les informations qui nous parviennent du côté de la Justice, des tractations seraient en cours pour organiser d’autres ateliers de validation afin de faire glisser un article sur le droit des minorités sexuelles. Au même moment, les associations pour la reconnaissance des droits des homosexuels travaillent à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso  pour pousser les choses à aller vite.   Les actions de l’association « Alternatif Burkina » basée à Bobo Dioulasso tournent mal. Le jeudi 28 mai dernier, les populations improvisent une marche contre les gays de la ville et réclament leur départ du quartier de peur que leurs enfants ne soient « contaminés».

Une semaine plutôt, la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), organise une conférence de presse pour exprimer  son opposition à la volonté de certaines églises françaises de célébrer des mariages homosexuels.  Ils disent se fier à la recommandation biblique (Gn 2 :24) selon laquelle « si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont commis tous deux une horreur ; ils seront punis de mort : leur sang (retombera) sur eux ».

Mais il faut savoir que l’homosexualité à plusieurs palettes qui ne se résument pas à la situation de gay même si proportionnellement c’est la catégorie la plus importante.  En 2012, les statistiques du réseau avaient révélé près de 600 homosexuels à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. Parmi eux, on dénombrait 227 lesbiennes, 322 gays, et 48 bisexuels.

La difficile prise de position de la Transition

Près de trois ans après, des estimations d’une source  sanitaire faisaient état de plus de  5 000 homosexuels  à Bobo Dioulasso uniquement.  La Transition a promis de revoir beaucoup de choses pour que plus rien ne soit comme avant. Avant, on retiendra la sortie de l’ex-maire de la commune de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo, en 2013. Il avait en son temps exprimé sa volonté d’accorder une forte somme dans le traitement et la prévention du VIH/SIDA au sein des homosexuels.

Des sorties se sont multipliées à travers les médias pour dénoncer cet acte que certains considéraient comme un processus pour  faire reconnaitre et accepter le droit des homosexuels au Burkina Faso. La mairie s’était vite rétractée. Les 30 et 31 octobre2014, « les Burkinabè sont sortis sans considérations d’orientation sexuelle  pour défendre la démocratie », nous dit I. K., homosexuel. Il dit ne pas comprendre comment on peut vouloir d’une démocratie et vouloir brimer les droits de certains citoyens sous couvert d’orientation sexuelle. Après une semaine d’insistance, nous avons réussi à rencontrer un autre homosexuel. Avant qu’il ne puisse nous dire un mot, et comme devant tous les autres que nous avons rencontrés, il nous a fallu défendre notre devoir de protéger notre source qui nous a donné son numéro de téléphone.

Après les tractations, il accorde de nous répondre si nous acceptons ses conditions « pour des raisons de sécurité » : pas de photo bien qu’il garde son casque sur la tête, pas d’enregistrement, pas plus de trois questions. Sous anonymat  et sur une moto crypton sans immatriculation,  il nous avoue qu’il est Burkinabè natif de Ouagadougou. Il accepte même s’exprimer en mooré pour nous le confirmer. Il assure qu’il est gay (partenaire actif « ndlr : il occupe la position de l’homme ») depuis 2004 et son partenaire est Burkinabè aussi. Ils souhaitent être les premiers à se marier au Burkina  une fois leurs droits reconnus.

Il dit même être certain que ça ne prendra pas de temps, parce qu’eux aussi « sont devenus une communauté au Burkina qui ne réclame qu’à être acceptée en tant que citoyen comme tout le monde ».Quant à Steeve, si c’est son prénom,  un autre homosexuel que nous avons rencontré, il avoue sa peur d’évoquer sa situation d’homosexuel. C’est « pourquoi je vous ai donné rendez-vous ici » (ndrl : dans un coin huppé de l’Avenue Kwamé N’Krumah).

Même si ça tourne mal, il y a une possibilité », confie-t-il. Selon lui, ce n’est qu’en 2013 qu’il est devenu homosexuel et il se sent à l’aise. A visage découvert, ce jeune homme mince, coloré de tatouage, ne réclame qu’une chose : « Pouvoir vivre comme les autres sans discrimination et sans avoir peur de marcher dans la rue parce que je suis homosexuel », souhaite-t-il. En un mot, il réclame sa « liberté de vivre ». Cette situation démontre encore que ce phénomène est dur à avaler pour les Burkinabè.

« Nous ne demandons pas un droit supplémentaire »

Après plusieurs échanges électroniques, nous finissons par avoir un rendez-vous avec Mariam Sako alias Armisen, fondatrice et coordonatrice du réseau des jeunes LGBTQ (ndlr : Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels, Queer) en Afrique de l’Ouest dénommé QAYN (The Queer Africa Youth Networking), basé à Ouagadougou et  travaillant depuis sa création en 2010 à faire valoir le droit des homosexuels  en Afrique de l’Ouest. Le rejet social oblige la structure de Mariam Armisen à fonctionner depuis lors, dans l’absolue discrétion.

Pas d’événement public, pas d’action publicitaire etc. Pourtant, elle produit des documents, mène des enquêtes, organise des rencontres, etc. Plusieurs documents sont publiés sur le site web et la page facebook du réseau.  « L’accent a été mis sur le Burkina Faso pour une raison stratégique: en tant qu’un des pays francophones de la sous-région qui n’a pas de loi contre l’homosexualité. C’est également le pays que QAYN a choisi pour demander un récépissé comme structure LGBT, la première dans le pays en tant que tel », expliquent les membres du réseau dans un rapport dont nous nous sommes procuré une copie. Armisen n’a pas de complexe. Elle ne mène pas une lutte contre quelqu’un, dit-elle.

Elle ne demande pas non plus « un droit supplémentaire ».  « Nous voulons que nos droits soient reconnus comme les autres citoyens et citoyennes», résume-t-elle la lutte que le réseau a engagée. Alors, nous entamons un long voyage dans l’histoire des homosexuels avec elle.  Une heure durant, cette jeune femme musulmane, originaire de la ville de Bobo Dioulasso, et journaliste de formation, répondra sans détour à toutes nos questions sans pour autant nous laisser la possibilité d’enregistrer. Séance d’écriture d’une lettre pour les Burkinabè afin qu’ils comprennent  que « l’orientation sexuelle  (des homosexuelles) ne nuit à personne » et que « si on est un  pays séculaire et que tous les Burkinabè ont des droits, il faut accepter le droit de tous », estime Sako.

Selon elle, les Burkinabè doivent « parler de la sexualité inclusive » parce que « la sexualité ne se limite pas à la reproduction ». En toute chose, elle ne comprend pas comment « on peut se lever chasser un gouvernement aspirer à un changement social et démocratique, en même temps, lutter contre l’existence d’une partie de la population.». La motivation qui a sous-tendu cette visibilité actuelle des personnes homosexuelles au Burkina Faso, mais également à travers tout le continent, « c’est la liberté à laquelle nous aspirons, surtout les jeunes », poursuit-elle. Mariam Sako continuera son combat même si elle est convaincue que « le taux d’analphabétisme élevé ne permet pas aux populations de comprendre les droits humains ; donc il faut parler de ces questions selon le niveau de l’audience, dans des termes concrètes qui vont au-delà des théories ».

La  communauté des homosexuels est présentative de la population, c’est à dire qu’il y a des personnes de tous les niveaux, que ce soit des hommes et femmes mariés, des hommes politiques, des commerçants et commerçantes du marché, des étudiants, etc. affirme-t-elle. La  communauté des homosexuels est très large. « On les connait. Que ce soit ceux qui sont au gouvernement ou les hommes mariés haut-placés »,  assure-t-elle tout en indiquant qu’elle n’a « pas le droit de les nommer ».  Malgré tout, « le chantage des voisins, des autres,  est réel ».

Malheureusement, « on ne peut pas comprendre l’impact de la stigmatisation sur ces citoyens », s’indigne Mariam.   « Comment vivre avec cette  peur, dans ce climat  d’insécurité toute sa vie ? », s’interroge-t-elle. L’homosexualité est-elle étrangère à l’Afrique ? Mariam Armisen répond par la négative. Selon elle, si « les gens, les coutumiers, les religieux sont honnêtes, ils reconnaitront que l’homosexualité existait » et que ce sont « ces religions exportées qui sont venues combattre une pratique qui existait en Afrique ».

En tout cas, la Bible en parle, ce qui veut dire que ça existait bien avant dans le monde. Jusqu’à présent, il est scientifiquement prouvé que 10%  de la population mondiale  est homosexuelle,  explique Armisen. A en croire Mariam Sako, sur la base des 17 millions d’habitants, on dénombrerait 17 mille homosexuels. Le monde ne peut et ne doit donc pas exercer « une phobie » sur une telle partie de sa population. Selon les religieux, il est impossible d’être homosexuel et d’être religieux conformément aux recommandations des livres saints. « C’est de l’aberration, je suis musulmane », souligne Mariam Sako.

« L’homosexualité est une déviation»

Tout compte fait, la question est complexe  et suscite des débats tranchés et  par moment violents au sein de la société burkinabè. Tout comme les religieux et les coutumiers, certains leaders associatifs disent être prêts à combattre l’homosexualité même s’ils comptent épargner les « homosexuels ».  L’Association pour la promotion d’une démocratie endogène et de la citoyenneté (APRODEC) envisage des actions fortes pour imposer des valeurs endogènes à la jeunesse en combattant farouchement l’homosexualité. Pour elle, « la démocratie telle que appliquée ne s’adapte pas à nos réalités socioculturelles ». Pour le président de l’APRODEC Burkina, Alexandre Le grand Zango, qui préfère parler de « l’homosexualité » et non du « droit des homosexuels », « l’homosexualité est une déviation. Nous sommes par excellence un peuple de croyants. La place de l’homme et de la femme  est prépondérante dans la société. Nous ne voyons pas les homosexuels, nous voyons l’homosexualité. Une question de savoir qu’ils ont des instincts qui ne sont pas forcément ceux du commun des mortels n’engage pas la société.

L’APRODEC  va combattre l’homosexualité. Et se battra toujours pour que l’homosexualité  ne soit ni promue dans notre législation ni promue par les enfants, ni vue comme un exemple à suivre ». La Transition se trouve donc entre le marteau de la société qui rejette l’homosexualité et l’enclume de la démocratie qui accorde toutes les libertés aux citoyens. Même si les députés de la transition ne veulent pas « se salir les mains » en examinant la proposition de loi, il faudrait bien en parler tôt au tard au moment où le nombre de citoyens burkinabè croit au sein des homosexuels et eu égards aux  pressions extérieures.

Ces pressions viennent même de l’Union africaine. Les Directives et Principes sur les Droits Economiques, Sociaux, et Culturels de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples  du 24 octobre 2011, en son titre V définit les groupes vulnérables et désavantagés comme étant  les personnes qui ont été confrontées et/ou continuent de l’être à des obstacles significatifs à la jouissance de leurs droits économiques, sociaux et culturels. Elles citent entre autres « les victimes d’exploitation sexuelle et économique, les détenus, les lesbiennes, les gays,  les bisexuels, les transgendéristes et les intersexuels ».

Par Salifou OUEDRAOGO

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