[actu] Egypte : tout-répressif contre les homosexuels, les activistes, etc.

544929_299499286914550_1285253077024712053_nAnglophone ? Vous pouvez lire un article sur cette histoire de « mariage gay » et sur la situation des femmes, homos et trans en Egypte sur Tahrir-ICN.

Dans la Sissicratie, la répression à l’encontre des opposants au régime, des activistes ou des homosexuels se poursuit de plus belle. Articles issus des mass-médias.

Trois ans de prison pour avoir été filmés à un «mariage gay»

Huit jeunes Egyptiens ont été condamnés ce samedi [1er novembre] par un tribunal du Caire à trois ans de prison pour être apparus dans la vidéo d’un «mariage gay» largement relayée sur les réseaux sociaux. La justice n’a retenu qu’un seul chef d’inculpation : «publication d’images indécentes», selon une avocate de la défense, Nesrin Nabil.

Les accusés étaient poursuivis pour «incitation à la débauche et outrage à la morale publique». La vidéo, qui avait été partagée par de nombreux internautes sur Facebook, Twitter et YouTube, montre un couple d’homosexuels célébrant leur union en petit comité et échangeant des alliances, sur un bateau au Caire, au milieu de leurs amis qui chantent et lancent des youyous.

Les huit jeunes, qui dissimulaient leurs visages avec des journaux au moment d’entrer dans le tribunal, ont écopé de la peine maximale dans ce genre d’affaires. Ils seront par ailleurs soumis à un contrôle judiciaire durant trois ans à l’expiration de leur peine. La défense fera appel de cette décision, a ajouté Me Nabil.

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La loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité, mais plusieurs personnes ont été condamnées pour «débauche» ces dernières années, accusées d’avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels, des affaires qui ont défrayé la chronique dans des médias égyptiens prompts à les dénoncer, voire publier leurs photos.

En Egypte l’homosexualité est condamnée comme une «déviance» par l’islam comme par l’Eglise copte, obligeant la communauté gay à rester discrète. En 2013, un sondage réalisé par le centre de recherches américain Pew révélait que seuls 3% des Egyptiens estimaient que « la société devait accepter l’homosexualité ».

Trois Egyptiens ont été condamnés en avril à huit années de prison pour avoir, selon les autorités, organisé «une fête déviante» et pratiqué «la débauche». L’affaire la plus retentissante a eu lieu en 2001 lorsque 52 personnes avaient été arrêtées à bord d’un bateau-discothèque amarré au Caire, pour avoir participé à une fête réunissant des homosexuels. Vingt-trois avaient été condamnés à des peines allant d’une à cinq années de prison, notamment pour « débauche ».

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[Publié le 1er novembre 2014 par l’AFP média occidental]
 
 
 
 
 
 

23 militants condamnés à de lourdes peines

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Sa dernière journée de liberté, Alaa Abdelfattah l’a passée devant l’Académie de police de Tora, dans la banlieue du Caire. Derrière l’enceinte hautement gardée, où le tribunal pénal d’Héliopolis tenait audience dimanche 26 octobre, les proches et amis du célèbre blogueur égyptien assistaient eux, choqués, à la condamnation de sa sœur Sanaa et de 22 autres militants à trois ans de prison pour « participation à une manifestation illégale, vandalisme et entrave au trafic routier ». Un verdict dénoncé comme « politique » et « sans fondement » par leurs avocats. En juin, Sanaa Seif, 20 ans, avait pris part à une manifestation devant le palais présidentiel pour protester contre la loi limitant le droit de manifester, sous le coup de laquelle son frère et 25 autres personnes étaient poursuivis. Le militant de 32 ans avait été appréhendé à son domicile, la veille de la publication de la loi au journal officiel, le 26 novembre, après avoir manifesté contre l’extension de la juridiction des tribunaux militaires en matière civile.

A l’annonce du verdict de sa sœur, fataliste, Alaa a écrit sur son compte Twitter : « J’espérais le meilleur d’eux, pensant qu’ils libéreraient Sanaa et m’emprisonneraient à la place. Il semblerait qu’ils vont nous emprisonner tous les deux. » Une prophétie qui n’a pas tardé à se réaliser. Après plusieurs allers-retours en prison, Alaa a de nouveau été placé en détention à la réouverture de son procès en appel, lundi. (…)

[Publié par le média payant et contre-révolutionnaire Le Monde le 29 octobre 2014.]
 
 

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