Violences policières sur un militant du STRASS et violences faites aux travailleurEUSEs du sexe

10438398_672479749466300_4556258117483162069_nCommuniqués du STRASS, suite à l’arrestation brutale d’un de ses militants qui distribuait capotes et tracts à des travailleuses du sexe, et à l’occasion du 17 décembre, journée contre les violences faites aux travailleuses et travailleurs du sexe.

 

Communiqué du STRASS-Syndicat du travail sexuel, Acceptess-T, Act up Paris, Aides, Cabiria, Collectif 8 Mars pour Toutes, Collectif des Femmes de Strasbourg-Saint Denis, Support Transgenre Strasbourg,

Cette nuit, vers minuit, Thierry Schaffauser, membre fondateur du STRASS distribuait des tracts et des préservatifs lorsqu’il a été interpellé sur le boulevard Barbès dans le 18ème arrondissement.

Il lui a été reproché d’avoir parlé à une travailleuse du sexe.

Deux policiers en civil ont alors commis des actes de violences à son encontre allant jusqu’à l’étrangler et l’étouffer. Il a été menotté les mains dans le dos et conduit au commissariat de la goutte d’or sans se voir notifier les motifs de son arrestation et sans avoir été en mesure de demander l’assistance d’un avocat. La travailleuse du sexe à qui il a parlé et remis des préservatifs a également été arrêtée et emmenée dans le même commissariat.

Des propos homophobes puis racistes ont été tenus lors de l’arrestation tels que « c’est à cause de gens comme vous que des mamas font venir des africaines pour se prostituer en France ».

Thierry Shaffauser à été examiné par un médecin des urgences médico-légales qui lui a délivré 4 jours d´ITT et a constaté de nombreuses lésions directement liées aux conditions disproportionnées et violentes de son interpellation.

Cette arrestation illégale et injustifiée n’est qu’un des nombreux exemples de ce que subissent les travailleurSEs du sexe partout en France, notamment en fin d’année lorsqu’il faut produire des chiffres. Elle confirme les pratiques policières visant à intimider les clients et à leur extorquer des témoignages contre les travailleuses du sexe afin de les arrêter pour racolage.

Elle est également une illustration criante de la pénalisation croissante de la solidarité à l’égard des prostituées. La loi sur le racolage et toute pénalisation du travail sexuel sont en effet une entrave à toute forme de solidarité envers les travailleuses du sexe et ne font que les pousser dans l’isolement complet puisque le simple fait de leur parler rend suspect aux yeux de la police. Si une pénalisation des clients devait être adoptée, cela accroitrait ce type d’incidents et confirmerait qu’il est interdit de leur parler.

Une plainte sera prochainement déposée entre les mains de l’inspection générale de la police nationale, avec constitution du STRASS en tant que partie civile.

Pour dire non à toutes les violences, y compris institutionnelles et policières, nous manifesterons demain le 17 décembre à Paris, Lyon et Toulouse.

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Violences faites aux travailleurSES du sexe : État complice!

Le 17 Décembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleurSEs du sexe. Répression, expulsions, viols, agressions, exploitation, injonctions au silence, stigmatisation : les violences auxquelles font face les prostituées et travailleurSEs du sexe sont nombreuses, trop nombreuses.

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Alors que le délit de racolage n’est toujours pas abrogé malgré ses conséquences catastrophiques, régulièrement dénoncées, sur nos conditions de travail et notre santé, les arrêtés municipaux interdisant la présence de travailleurSEs du sexe dans l’espace public se sont multipliés, de Lyon à Toulouse, en passant notamment par Lille et Bordeaux. Sous couvert de lutter contre l’exploitation des prostituées et travailleurSEs du sexe, c’est la répression de ces dernierEs qui s’organise, avec ses conséquences en termes de précarisation, d’augmentation des violences, et de dégradation de notre santé.

La dimension sexiste de politiques qui interdisent l’espace public à un grand nombre de femmes s’allie par ailleurs avec des intérêts racistes d’expulsions des travailleurSEs sans papiers, ailleurs présentées comme uniformément victimes de la traite, mais qu’il conviendrait alors, pour leur bien, de renvoyer dans leurs pays d’origine. Régulièrement, de véritables rafles sont menées, qui ne sont pas sans conséquences non seulement pour les prostituées et travailleurSEs du sexe expulsées, mais aussi pour celles qui restent et doivent vivre dans la peur quotidienne des forces de l’ordre.

Nombreuses sont celles qui savent que prendre la parole en tant que travailleurSE du sexe, c’est s’exposer à une stigmatisation pouvant entrainer ruptures familiales et sociales, Nombreuses sont celles qui n’oseront pas dénoncer les situations d’exploitation dont elles sont victimes par peur de l’expulsion. Cette situation de répression et de stigmatisation ne sert que les intérêts des auteurs de violences, de quelques riverains qui ne veulent pas de putes dans leur quartier, et de celles et ceux qui instrumentalisent ces violences au profit de leur carrière politique.

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