La presse mainstream occidentale se soucie des lois réprimant l’homosexualité en Tunisie à l’occasion de la condamnation d’un Suédois à une peine de deux ans de prison. A lire aussi la réaction d’une association et des témoignages datant d’il y a quelques mois trouvés sur le blog de l’association Kelmty.
Présente dans le code pénal avant le renversement de Ben Ali, la loi réprimant la sodomie était alors relativement peu appliquée. Avec l’arrivée d’Ennahdha (islamistes modérés) au gouvernement jusqu’en 2014, il semble que la situation se soit tendue, comme en témoignait alors les lgbt qui ont pris la parole et les assos de préventions des MST qui relataient un retour à un certain ordre moral en terme de sexualité. Pour l’instant, le « nouveau » pouvoir (qui a des liens avec la dictature déchue), n’en décide pas autrement…
Tunisie: Un Suédois condamné à deux ans de prison pour homosexualité
Un Suédois a été condamné à deux ans de prison pour homosexualité en Tunisie, a indiqué samedi la diplomatie suédoise, précisant que l’affaire avait été évoquée entre représentants des deux pays.
«Nous avons discuté du cas avec des représentants tunisiens et souligné la conception de la Suède selon laquelle l’égalité des droits quelle que soit l’orientation sexuelle est un principe démocratique fondamental», a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères suédois. Contacté par l’AFP, le ministère tunisien des Affaires étrangères a confirmé la condamnation, sans autres précisions dans l’immédiat.
Les pratiques homosexuelles passibles de trois ans de prison ferme
«L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a été condamné le 4 février à deux ans d’emprisonnement pour des actes homosexuels», selon la porte-parole. Selon le quotidien Aftonbladet, l’homme, domicilié en France depuis quelques années, aurait fait appel du jugement.
L’homosexualité est considérée comme un délit en Tunisie, précise la diplomatie suédoise sur son site consacré aux conseils aux voyageurs. Selon le Code pénal tunisien, les pratiques homosexuelles sont passibles de trois ans de prison ferme.
(Publié par le massmédia 20minutes avec l’AFP le 7 février 2015).
Communiqué de l’association tunisienne Damj
Nous, activistes de « Damj pour l’égalité et la justice » dénonçons la condamnation du ressortissant suédois.
L’homosexualité en Tunisie est réprimée et toute personne susceptible d’avoir un « comportement homosexuel » est passible de trois ans de prison ferme et d’une amende comme le mentionne l’article 230 du code pénal tunisien.
Cet article du code pénal tunisien n’a plus sa place dans la Tunisie d’aujourd’hui.
Rappelons que l’article 21 de la constitution de la deuxième République précise que :
– Les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune.
L’article 24 indique que :
-L’État protège la vie privée, l’inviolabilité du domicile, la confidentialité des correspondances, des communications et des données personnelles.
Dans ce sens, nous exhortons les autorités tunisiennes à abroger l’article 230 du code pénal. Cet article est une atteinte aux valeurs universelles des Droits Humains et nous rêvons d’une Tunisie meilleure où tous les citoyens soient traités sur le même pied d’égalité.
En Tunisie, les condamnations selon l’article 230 du code pénal reste très peu nombreuses. Face à l’absence de statistiques, nous nous référons aux cas, jugés notamment selon les articles 226 ou 226 bis, que nous traitons depuis la création de notre association en aôut 2011 pour la défense des droit des minorités et des groupes marginalisés en Tunisie.
Etre gay en Tunisie « T’es pédé ou quoi ? »
Trouvé sur Kelmty.Trois ans après le printemps arabe, être gay ou bisexuel reste un tabou et un acte répréhensible en Tunisie. Pourtant la jeune génération homo compte bien se battre pour ses droits. Encore faut-il faire preuve de cohésion. Et de courage, aussi.
Janvier 2011 a été un moment particulier. Pendant les manifestations contre le dictateur Ben Ali, de jeune tunisiens et tunisiennes ont dégainé le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT. Ce, pour la première fois, en public. Ràm’y a sauvegardé une photo de l’événement sur son ordinateur portable. Dans un café de La Marsa, le quartier chic de Tunis, il la montre fièrement. Ça ne le dérange pas que d’autres personnes puissent la voir. Ici, dans ce lieu, il n’a pas à se cacher. Le café pourrait se trouver aussi bien à Berlin ou Paris. Hipster, jeune, la seule différence tient dans ce vent froid venu de la mer Méditerranée qui souffle sur la terrasse.
Ràm’y est assis là, il fume et raconte. Sa mère sait qu’il est homosexuel. Pas son père. Lui, ça lui est égal. Il vit sa vie. Sur Facebook, il poste des photos et des textes sur les homosexuels, les bisexuels ou les lesbiennes. Il ne mâche pas ses mots. Même si la plupart des gens en sont dérangés et même s’il reçoit régulièrement des commentaires tel que « T’es pédé ou quoi ? ». « Je veux que les gens s’y habituent. Avec le temps, l’homosexualité va devenir quelque chose de normal », commente-t-il. Ram’y s’exprime de manière étonnamment réfléchie pour ses 20 ans. Il a beaucoup de plans pour son futur et souhaite que, dans l’avenir, il soit plus facile d’être homo en Tunisie. « J’aimerais qu’il y ait plus de possibilités pour nous : une gay pride, un groupe d’entraide, plus d’acceptation. »
Il en va du devenir de jeunes gens dont l’identité sexuelle est désapprouvée en Tunisie, par l’État et par la société. Le paragraphe 204, qui condamne un acte sexuel entre deux personnes de même sexe jusqu’à trois ans d’emprisonnement, n’est peut-être pas souvent mis en application, mais il rappelle que les homosexuels et les lesbiennes peuvent être poursuivis à n’importe quel moment à cause de leur identité sexuelle. Pour la société tunisienne, les gays restent un tabou, tout comme les transsexuels.
MARIÉ DEUX FOIS POUR PARAÎTRE HÉTÉROSEXUEL
Methi connaît bien ce rejet (le nom a été changé, nda). Aujourd’hui, il habite à deux heures et demi de Tunis. Il avait besoin d’avoir une certaine distance avec sa famille, « d’air pour respirer ». Depuis son studio, il a vue sur la plage d’une ville touristique de la côte est de la Tunisie. Des peintures à l’huile de forêts vertes sont accrochées dans son appartement. Des forêts allemandes. Methi adore l’Allemagne. Il a vécu là-bas pendant sept ans et y a fait des études d’allemand. Ça a été la période pendant laquelle il s’est senti le plus libre de sa vie, raconte-t-il. Il a maintenant 35 ans. Il sait depuis sa puberté qu’il est bisexuel, avec une préférence pour les hommes. À l’époque, il n’était pas question de faire son coming-out. Aujourd’hui non plus. « Trop dangereux ». Sous la pression familiale, il a épousé par deux fois la même femme avec laquelle il a eu un enfant. Il est maintenant, pour la seconde fois, divorcé. Et seul.
La révolution n’a pas changé grand-chose pour lui, tout comme pour beaucoup d’autres homosexuels et bisexuels de plus de 30 ans. « La situation n’est pas devenue si difficile pour les homosexuels sous Ben Ali car ils ne dérangeaient pas son pouvoir », explique Methi. Il craint même une détérioration dans le cas où le mouvement salafiste, conservateur, augmenterait en puissance.
Pour Methi, c’est clair : il va de nouveau se marier et vivre à la manière d’un hétéro. Par contre, il pense que les jeunes tunisiens devraient bénéficier du changement. « Internet n’a pas seulement amené la révolution jusqu’ici mais a aussi permis de rassembler de jeunes gens partageant les mêmes idées. C’est ça la véritable révolution », dit-il.
LE PREMIER MAGAZINE gay N’A PAS LA VIE FACILE
Le world wide web permet aux homosexuels de se retrouver. La plate-forme de rencontre planetromeo met des hommes en contact avec d’autres hommes – que ce soit pour le sexe, la recherche d’une relation ou pour se faire de nouveaux amis. Sur Facebook, de nombreux homos ont un deuxième profil anonyme pour échanger avec d’autres et s’organiser. De la même manière, on y trouve des sites comme Kelmty, la première organisation LGBT de Tunisie à être active en ligne. Des activistes ont aussi créé le premier magazine homo de Tunisie sur Internet : le Gay Day Magazine. Après un excellent départ, le site Internet n’est cependant plus que rarement actualisé. Depuis que le ministre tunisien pour les droits de l’homme a mis publiquement le magazine au pilori, son fondateur vit dans la peur. « Il déménage presque tous les deux mois pour ne pas être trouvé », explique Ali.
L’étudiant de 25 ans s’investit pour le magazine, entre autres, comme administrateur web. Il est aussi actif à Amnesty International. C’est l’un de ces jeunes tunisiens qui appartiennent à un réseau et se battent pour une démocratisation au sens large. Au lieu de passer ses soirées devant la télévision, il participe à des groupes de discussion dans des centres culturels alternatifs. Ses amis et lui ne sont pas là par passe-temps. Ils veulent faire avancer les choses, dont les droits des homosexuels. Mais ça demande du temps. Ali attend le bon moment pour devenir actif. Ça le différencie d’autres gens qui, après la révolution, ont créé rapidement des initiatives : « tous ont commencé quelque chose sans savoir ce qu’ils voulaient faire concrètement et quels étaient leurs buts ».
MÊME AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ LA SOLIDARITÉ MANQUE
Ali agit, lui, de manière plus calme. Jusqu’ici, il analyse et réfléchit à une stratégie que le mouvement homo pourrait adopter. Il discute avec des activistes d’autres pays, cherche des conseils, essaye de se mettre en contact avec d’autres homos. Et la dernière tâche n’est vraiment pas facile. Beaucoup ont peur que leur engagement ne mène à un coming-out involontaire. Il n’existe pas de communauté fixe d’homos réunis autour des mêmes buts. Il y a bien des groupes informels de gays et de lesbiennes dans les différents quartiers de Tunis, mais ceux-ci sont partiellement en compétition. « Si nous ne sommes pas solidaires entre nous, c’est dur de recevoir de la solidarité de l’extérieur », dit Ali.
Pour lui, trois ans après la révolution, le mouvement homo se trouve toujours pratiquement au point de départ. Mais le temps presse. Il y a encore beaucoup de gays qui, comme Methi, sont forcés au mariage et à une vie de fausse apparence à cause du tabou de la société. Mauvaise perspective.
Source: cafebabel.fr
Vivre son homosexualité en Tunisie
Question basique et sûrement clichée mais : te considères-tu musulman pratiquant alors que ta religion condamne fortement l’homosexualité ? Et si oui, n’est-ce pas difficile d’allier religion et sexualité, d’être jugé et parfois même méprisé par des personnes qui se basent sur une interprétation d’un texte religieux ? – Question posée par Lermb, Drakon & Horus30
Mahdy : C’est un peu dur de faire l’équilibre entre le culte et la sexualité et donner un avantage au culte ne ferait qu’aggraver la situation par un profond sentiment de culpabilité et de mensonge donc je préfère rester neutre et garder une petite partie de moi qui croit que Dieu pourrait me donner la force de comprendre et de me pardonner quelque chose que je n’ai pas choisi.
• L’Albanie est un pays à majorité musulmane et dont le gouvernement s’est apprêté il y a environ huit mois à légaliser le mariage homosexuel. Il est possible que le mariage homosexuel soit légalisé en Albanie avant un bon nombre d’autres pays européens, comme la France par exemple. Qu’est-ce que ça t’inspire ? – Question posée par Mastermasque
Mahdy : Il ne faut pas oublier d’une part que l’Albanie grâce à sa situation géographique, se trouve à l’est d’une Europe qui l’influence en terme de libertés et d’autre part l’Albanie est un pays seulement à majorité musulmane, alors que la Tunisie est véritablement un pays fondé sur la Charia, ce qui implique l’éthique et les règles de l’islam, pas en tout évidemment mais elle suit quelques règles aberrantes pour satisfaire les esprits islamistes les plus révoltés contre l’homosexualité.
• Historiquement les relations homosexuelles discrètes étaient plus faciles en orient qu’en occident. Mais alors qu’en occident les conditions des gays s’améliorent, j’ai le sentiment qu’en orient elles se dégradent (et plus généralement en Afrique). Penses-tu que j’ai tort ? – Question posée par Allomat69
Mahdy : Les facteurs historiques influent beaucoup, il faut prendre en compte qu’en occident suite à l’humanisme et à la révolution européenne, les occidentaux ont réussi à surmonter leur Église et leur religion dont les règles absurdes étiquetaient tout, pour bâtir des règles éliminant la majeure intrusion de l’Église qui contenait elle-même des pratiques homosexuelles même si c’était plus toléré en Orient et en Afrique.
Certains pays continuent et ont toujours des rites anti homosexuels, souvent très extrémistes pour préserver leurs bonnes mœurs comme dans des pays centre africains avec la lapidation ou encore en Iran avec la pendaison publique. Les habitudes se perpétuent à travers les générations et s’incrustent pour faire naître l’homophobie ou bien la tolérance.
• Ce que j’aimerais savoir, c’est comment est vue l’homosexualité féminine, par rapport à l’homosexualité masculine, est-ce qu’il y a vraiment une différence de perception dans la société tunisienne ou alors c’est vu de la même manière ? – Question posée parMastermasque.
Mahdy : Les stéréotypes de l’homosexualité féminine et masculine sont les mêmes pour toutes les personnes, chez les hommes c’est quelque chose de tabou le gay tunisien et une » folle » efféminée toujours en compagnie de filles et obsédé par le look ou l’apparence féminine, réticent à toute activité physique et autres choses considérées comme véritablement masculines.
On les insulte, on les exclue, on essaye de prouver qu’avec une présence masculine dans leur entourage leur homosexualité peut disparaître. Si le garçon n’est pas efféminé et s’avoue homosexuel il n’est pas forcément réprimandé ; s’il est passif c’est considéré comme de la curiosité, si il est actif cela est complètement normal, mais seuls les gays actifs sont totalement acceptés par la société, voire même cela est source de fierté.
Le sujet de l’homosexualité ne se limite alors qu’à qui pénètre qui et à si la personne est féminine ou masculine. Les gays actifs excluent même les gays passifs, même s’ils ont à peu près les mêmes orientations sexuelles.
Pour l’homosexualité féminine, elle est minimisée à un jeu entre amies qui sont extrêmement excitées mais ne voulant pas perdre leur virginité, la perte de la virginité étant considérée comme une honte pour la fille et sa famille. C’est alors considéré comme un jeu qui n’aura aucune fin et il sera dit que la fille en question finira par se rappeler de la présence masculine, se soumettra et finira par se marier.
Dans des pays où on est toujours entre mecs, et ou on se tient par la main, ce n’est pas bien difficile d’avoir discrètement un copain non marié, même bi. Dans ces conditions, est-ce indispensable de faire son coming-out ? Au regard de la culture arabe, finalement, est-ce que ça choque tant que ça deux homosexuel(le)s qui vivent ensemble, ou alors c’est le fait qu’ils se disent homosexuels ou commencent à revendiquer des droits ? Question posée par Allomat69 & Mastermasque
Mahdy : Dire « je suis homo et je l’assume et c’est comme ça » est extrêmement rare en Tunisie, se cacher est tellement devenu une habitude que l’assumer ne devient plus nécessaire, car l’habitude d’être caché est là, donc revendiquer un droit de quelque chose d’illégitime est insensé pour les homosexuels tunisiens.
• Malgré le fait que le Codé Pénal tunisien sanctionne « la sodomie entre adultes consentants » de trois mois à trois ans de prison, les homosexuels ou homosexuelles prennent tout de même le risque de s’afficher ? Au Maroc par exemple, Abdellah Taïa qui est écrivain a pris le risque de s’affirmer homosexuel dans un de ses livres. Toi, par exemple où as-tu déjà affiché ton homosexualité et vis-à-vis de qui, comment ont-ils réagi ? Que crains-tu exactement si tes parents étaient amenés à l’apprendre ? – Question posée par Mastermasque & Horus30
Mahdy : Cette loi est juste un terrain d’entente entre tout le monde, cette loi existe mais presque jamais appliquée pour ne pas faire de polémiques et attiser la colère et pour ne pas donner une mauvaise image du Maghreb.
Pour moi, mon homosexualité et ma famille est une très longue histoire mais avouer qu’on est gay est très dur il faut une énorme confiance et surtout généralement le coming-out se fait par consentement mais pas par surprise.
• Sais-tu comment se passe les rencontres homosexuelles en Tunisie, est-ce qu’il y a des lieux de rencontre, est-ce que tout passe par internet, ou est-ce que les homosexuels prennent le risque d’aborder les gens dans la rue ? Toi, par exemple comment fais-tu, as-tu des connaissances, des amis homosexuels, enfin si tu as déjà rencontré d’autres homosexuels ? – Question posée par Horus30 & Mastermasque
Mahdy : La plupart des rencontres se passent au centre ville de Tunis, mais ces rencontres sont basées sur la connaissance par internet et certains prennent ce risque. Dans mon cas, je connais pas mal d’homos que je considère comme des amis alors pour m’engager dans une relation, c’est par internet que je peux faire de nouvelles connaissances.
Depuis quand sais-tu que tu es homosexuel ? Tu as mis du temps pour l’accepter ? Est-ce que tu as déjà parlé de ta sexualité à quelqu’un, ne serait-ce qu’un étranger qui vit à l’autre bout du monde, ou pas du tout ? – Question posée parMastermasque
Mahdy : Je pense que je suis homo depuis ma naissance. C’est à l’âge de 15 ans que j’ai compris ce que signifiait le mot « homosexuel », à l’âge de 17 ans j’ai eu des problèmes dans mon lycée à cause de ma sexualité et j’ai été obligé de le révéler à quelques amies mais heureusement « elles » ont été compréhensives.
• Les homosexuels ou homosexuelles, qui finissent par se marier et mener une double-vie, à ton avis, sont-ils nombreux ? Tu y songes ? Question posée par Mastermasque
Mahdy : Pour ma part, j’ai déjà entendu parler de quelques cas mais ça reste rare. En ce qui me concerne, je veux me marier avec une lesbienne.
Est-ce que tu penses que depuis le départ de Ben Ali et la révolution qui se passe actuellement en Tunisie, cela pourrait changer des choses pour la situation des homosexuel(le)s Tunisiens, notamment en matière de libertés et de droit, des associations se sont-elles d’ailleurs déjà manifestées ? Ou au contraire n’as-tu pas peur que la situation puisse se dégrader si un parti islamiste venait au pouvoir ?
Car il semblerait que si on suit l’interprétation qui est faite des textes religieux, c’est la peine de mort qui préconisée pour les homosexuels. Bien que cette interprétation soit sans doute contestable, il semblerait que dans le Coran, il y ait aussi un passage sur les éphèbes qui sont promis au paradis qui est très ambigu, de même la peine capitale est préconisée pour beaucoup de choses. – Question posée par Ikiroh, Mastermasque, Drakon & Roquy69
Mahdy : Oui, depuis le départ de Ben Ali et la révolution qui se passe actuellement en Tunisie cela va je pense dégrader la situation des homosexuels car à mon avis le parti islamiste va avoir le pouvoir et ça risque de tourner mal.
• Il a été dit lors d’une émission que la France était bien au courant de la « dictature » en Tunisie, qu’est-ce que tu penses de ça ? – Question posée par Drakon
Mahdy : La France était toujours là pour savoir tout ce qui se passait en Tunisie dans tous les domaines que ce soit politiques sociaux ou économiques, en maintenant des relations qui favorisaient la dictature Ben Ali.
• Il y a une chose qui m’a étonné, c’est ta présence sur Za-gay, il me semblait que les sites répertoriés gays étaient automatiquement censurés en Tunisie. Et donc, je me demande tout simplement si je me trompe ou si t’as usé de méthodes pour contourner cette censure ? – Question posée par Mastermasque
Mahdy : Za-gay, Tetu et d’autres sites n’ont pas été censuré en Tunisie à mon avis car ils ne sont pas des sites pornographiques. Après la révolution, la censure a été enlevée et tous les sites sont désormais accessibles
• Mehdi Ben Attia est aussi tunisien, il a réalisé un film sur l’homosexualité nommé « Le Fil » qui se passe en Tunisie, il me semble qu’il est interdit en Tunisie, malgré cela en as-tu eu des échos ? – Question posée par Mastermasque
Mahdy : Oui, ce film est interdit en Tunisie car il parle de l’homosexualité. J’ai bien aimé ce film et je suis très heureux qu’il y ait enfin un film 100% tunisien sur l’homosexualité.
» Il s’agit de comprendre qu’à l’inverse des autres minorités, les homosexuels doivent apprendre à faire face à la discrimination seuls. Tous les noirs naissent de parents noirs, les arabes de parents arabes, les juifs de parents juifs. Face à un monde extérieur hostile, ils grandissent avec la certitude réconfortante de se savoir entourés par leurs semblables, leurs familles, leurs communautés, au sein desquelles ils se sentent protégés de l’intolérance des masses. Aucun homosexuel ne naît de parents homosexuels. Chacun d’entre nous doit faire face seul au sentiment d’être un étranger dans sa propre famille, à la négation de l’éventualité de notre différence, au potentiel rejet de ceux qui nous sont les plus chers. Au mépris, au dégoût, à l’horreur dans le regard de nos parents, nos frères, nos sœurs. »